Starcraft II Heart Of The Swarm

Un film réalisé par James Cameron

Oui, oui, un film de James Cameron. Et non pas un jeu vidéo développé par Blizzard. Je m’en vais vous en expliquer le pourquoi du comment. Mais avant cela, sachez que ce texte a été rédigé à chaud, de suite après avoir fini la campagne de Heart Of The Swarm (HOTS). Ce n’est pas un test, ni une analyse mais mes impressions à brûle-pourpoint. Un texte avec beaucoup de second degré, emprunt de misogynie et surtout avec du spoil. You’ve been warned…

Mardi 12 Mars. Il fait froid sur Paris. La capitale est recouverte d’un tapis blanc de neige immaculée qui sera bientôt souillé par la pollution. Il est 7h40, votre serviteur est debout devant sa fenêtre. La neige qui tombe continuellement est un beau spectacle mais l’idée de sortir afin d’aller en cours lui fait froid dans le dos. Je décide de rester en caleçon, de ne pas aller en cours et de rester travailler chez moi. 13h00, j’ai fini mon boulot, j’ai faim et y a rien à bouffer. Je décide de prendre mon courage à deux mains et d’aller me chercher un kebab (vous noterez ici que l’appel du ventre est plus fort que celui de la Fac). 13H10, j’ai fini de bouffer et je me fais chier. Je vois sur mon bureau une pile de cours et de dossiers à revoir, mais non, il fait trop froid (oui, le froid est pour moi une excuse à tout). Je vais sur le net et je me rappelle alors que c’est aujourd’hui que sort HOTS… Je me dis que ça ne serait pas sérieux. Que j’ai plein de boulot à faire, que mon mémoire à pris du retard, mais il fait froid… Mais d’un autre côté ! Si je ne fais pas la campagne, je sais que ça va me trotter dans la tête pendant longtemps et dés lors je ne pourrais réviser tranquillement (si, si je te jure !). J’achète le jeu, 30min plus tard je lance la campagne (enfin vous me direz).

13h50, le jeu se lance. Belle cinématique, et là j’entends Raynor dire à Kerrigan « Honey »… Hein ?! Comprenez-moi, mes souvenirs de Stracraft et Broodwar sont bien loin, mais de mémoire la relation entre Raynor et Kerrigan, n’est-elle pas plus implicite ? Ca sonne juste faux à mes oreilles. Quoiqu’il en soit le ton est donné dés le départ.

Première mission en normal, c’est trop facile, je switch en difficile, pareil. De toute façon osef, je veux juste faire la campagne pour connaitre le scénario du dernier film de Cameron. 19h00, j’ai fini la campagne en mode difficile. Et là je me dis « mais, c’est un jeu pour femmes ! ». Je ris de moi-même de façon sardonique et je me mets à rédiger ce papier.

Alors pourquoi cette impression ?

Mais c’est meugnon les Zergs !

C’est la phrase de ma chère et tendre de l’époque quand je lui ai montré pour la première fois Star Craft II. Ma réponse fut immédiate : « nan c’est dégueulasse ! ». S’en suit alors une discussion dont je vais vous épargnez la retranscription. Mais dés lors je me suis rendu compte que les femmes qui jouent à SC II, (les quelques, parce que SC II reste une merguez party), jouent Zerg et là je me demande pourquoi ? Je me renseigne auprès d’elles et elles me disent qu’elle trouve ça plus sympa que de gérer une armée basique de soldats Terran, que Protoss ce n’est pas spécialement fun… Des réponses à demi-mot. Mais je vais essayer d’aller plus loin. Ce qui attire les gameuses chez les Zergs (Je ne dis pas qu’elles jouent toutes cette race, mais qu’aux premiers abords, elles sont plus attirées par celle-ci) c’est l’aspect maternelle. Les Zergs ne forment pas des marines ou ne téléportent pas des Zealots, ils donnent naissance aux leurs. L’unité de la reine chez les Zergs est une unité indispensable. Son aspect noble et central donne une importance qui n’existe pas dans les autres races à la féminisation dans le jeu.

« Je vivais l’étrange drame d’être une femme¹… »

HOTS nous mets dans la peau d’une Sarah Kerrigan, « sauvée » des Zergs. Elle retrouve son amour Jim Raynor. Mais cela ne lui suffit pas. Elle veut se venger de Mengsk, faire tomber le Dominion. Et c’est là sa seule motivation. Kerrigan est devenue la Reine de Lames, un Zerg, malgré elle. L’emprise qu’elle a sur l’Essaim est pour elle un outil, elle ne combat pas pour l’essaim, mais pour sa vendetta personnelle. Manipulatrice, femme forte elle réussit à s’imposer à TOUT les Zergs, même les primordiaux. Si on s’arrête là, le scénario peut se limiter à cette simple vendetta. Mais c’est faux. L’amour qu’elle éprouve pour Jim est si fort, qu’elle va même jusqu’à faire des concessions, surtout sur les dernières missions, et épargne des vies innocentes. Alors qu’elle explique bien au début au général Warfield que les morts continueront à s’entasser tant que Mengs sera vivant. Ce n’est pas tout ! Elle rejette son humanité volontairement, pour redevenir la Reine des Lames, s’imposer aux Zergs, devenir plus forte et cela dans l’unique but de sauver Jim. Mais ce dernier en voyant qu’elle est redevenu la reine des lames, détruisant ainsi tous ses efforts à néant, il la rejette, laissant une Sarah Kerrigan blessée, meurtrie et incomprise. Cependant telle la femme forte qu’elle se doit être, elle reprend son but initial, en finir avec Mengsk.

 (arrêtez-vous à 28m20sec malheureux)

Son amour pour Jim reste intact. La cinématique de fin qui est grandiose, nous montre un plan d’une Kerrigan, d’une Reine des Lames, dans une posture angélique, avec un regard plein de tristesse et de tendresse pour celui qui a tant sacrifié pour elle. Mais elle ne peut être avec lui, car elle est la Reine des Lames, à nouveau. Et c’est ce point qui est le plus intéressant pour moi. Elle garde en elle une grande partie de son humanité grâce à son amour pour Jim, et c’est grâce à ça qu’elle peut empêcher les Zergs d’être contrôlés par l’Overmind et ainsi de déferler sur toutes formes d’être vivants de l’univers, semant destruction et chaos.

Bah les mecs ?! Où qu’il est mon gros flingue ?

Bah t’en as pas mon con ! T’es pas dans WOG2 ! A la limite tu peux cracher des saloperies façon Hydralisk ou Roach, mais t’as pas de flingue dans Heart Of The Swarm ! Et ouais. Comme je le disais précédemment HOTS met un personnage féminin  au centre de l’intrigue, avec ses hauts et surtout ses bas.  

Et Kerrigan et surtout entouré de ce qui semble être des Zergs de sexe féminin qui font office de conseillère Izsha et Zagara (cette dernière a été d’abord vaincu mais pas abattue). Les Zergs sont donc régit par un système matriarcale. Les Zergs « masculin » sont soit buté par Kerrigan (l’ancien Zerg et sa clique), soit à la solde de Kerrigan (Abathur).

Alors que dans WOG² on a un roster très masculin digne des deux premiers Gears of War. Les personnages principaux de WOG sont des hommes viriles, mais chacun avec une personnalité qui lui est propre. Jim joue le rôle du chef charismatique et mystérieux. Matt Horner est le premier lieutenant de Jim. Il est le bras droit loyal et calme. Tychus Findlay est le gros dur à cuir, le badass de l’équipe. Egon est le geek/génie. Swan est le vieux mécano un peu sage. Gabriel est un peu le « ninja », une sorte de renégat adepte du vaudou, sombre et calculateur, il a un côté fascinant que Nova (l’autre choix si on n’opère pas selon Gabriel) ne possède pas. En parlant de Nova, les autres personnages féminins de WOG sont mis de côté par ce roster très masculin. Nova peut être perçue comme un pion de Mengs, le Dr Ariel Hanson n’est présente qu’une courte période. Et Kerrigan est plus présenté comme l’ennemi héréditaire que comme l’amour perdu de Jim.

Enfin dans WOG il est d’abord question de politique. Une guerre pour faire tomber la Tyrannie du Dominion. On est dans un contexte de guerre où l’on combat pour la liberté. Puis cela laisse place à la relation entre Jim et Sarah pour mieux faire la transition avec HOTS. Et dans ce dernier on est dans une histoire tragique qui mêle vengeance et amour, on est en plein dans l’émotion.

Où te caches-tu James Cameron ?! Je sais que tu es derrière ce jeu !

Vile cinéaste que tu es !

Bon là j’avoue, je me fais plaisir. Après avoir fini Heart of the Swarm, j’ai directement pensé à ce réalisateur. Tout simplement parce qu’il a essentiellement fait des films d’action/SF sous couvert de film d’amour. Un peu comme HOTS, un RTS (real time strategy) nerveux sous couvert d’une histoire amour.

Regardons plus en détail les films de Cameron et commençons par l’un des films préférés : Terminator. Un très bon film d’action et de SF qui est un pilier du cinéma fantastique, qui a pour trame sous jacente la romance entre Kyle Reese et Sarah Connor. Je dirais même que le film tourne autour de leur relation. Sachez également que c’est cet aspect qui à l’époque à contribuer au succès du film. En effet, l’histoire d’amour touchante entre un soldat hors du temps et une femme qui donnera naissance au salut de l’humanité a beaucoup plu à la gente féminine. Notamment la scène où Kyle consomme son amour avec Sarah, est une des plus belles scènes du genre. C’est dire l’importance qu’accorde James Cameron à cet aspect dans ces films. Vous ne me croyez pas ? Très bien. True Lies, histoire d’amour. Titanic… même pas la peine d’en parler. Avatar, de l’amour zoophile.

Bon, je crois que c’est tout pour moi ! Ne voyez pas en moi un être mysogine. Car j’aime les femmes, j’aime LA femme. Ce sont là les premières impressions à chaud que m’a évoqué cette campagne de StarCraft. C’est avec beaucoup d’humour que j’ai rédigé ces lignes. Mais mine de rien, les quelques gamers et gameuses avec qui j’ai discuté de ce début d’analyse que constitue cet article, sont (pas sur tous les points) assez d’accord avec moi. Ah ! Je pense que je suis un macho, pas dans le sens péjoratif du terme n’est-ce pas. Mais ceci est une autre histoire…

¹ Michel Sardou : être une femme

² WOG : StarCraft II, Wings of Liberty

Ecrit par Kurenai, auteur occasionnel.
Ancien hard core gamer, humaniste rêveur, qui te met la pâtée à Guilty Gear quand tu veux !!!!